- MOLDAVIE - Actualité (1990-1996)
- MOLDAVIE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de MoldaviePolitique intérieureLe 27 août 1991, la république socialiste soviétique de Moldavie proclame son indépendance.Le 8 décembre, Mircea Snegur, président en titre et candidat unique, est élu président avec 98 p. 100 des voix.Le 28 mars 1992, le président Snegur décrète l’état d’urgence et ordonne à ses troupes de «liquider» les forces séparatistes russophones d’Igor Smirnov, «président» de la «république du Dniestr» proclamée en Transnistrie sur la rive gauche du Dniestr, autour de Tiraspol, dans l’est du pays. La Russie et l’ex-armée soviétique stationnée en Moldavie soutiennent les séparatistes, tandis que la Roumanie se dit prête à défendre l’importante minorité moldave vivant en Transnistrie. Le 31, des négociations s’engagent à Chisinau (ex-Kichinev) entre la Moldavie, la Russie, l’Ukraine et la Roumanie.Le 7 mai, la commission de conciliation aboutit à un accord entre les autorités moldaves roumanophones de Chisinau et les séparatistes russophones de Transnistrie. Le 18, alors que le président roumain Ion Iliescu effectue une visite à Chisinau, les combats reprennent. Les chars de l’ex-armée soviétique interviennent le 19 au côté des séparatistes. Le 23, le président Snegur décrète la mobilisation et l’intervention de ses nouvelles forces armées, composées d’unités non russophones, auxquelles la Roumanie fournit armement et conseillers.Le 27 février 1994 se déroulent les premières élections législatives pluralistes depuis l’indépendance du pays. Ce scrutin anticipé est provoqué par le refus des députés roumanophones de ratifier l’adhésion du pays à la Communauté des États indépendants (C.E.I.), décidée en octobre 1993. Le Parti agraire du président Snegur remporte 43 p. 100 des voix.Le 6 mars, 75,1 p. 100 des électeurs participent au référendum sur l’indépendance que les partisans du rattachement à la Roumanie avaient décidé de boycotter; 95,4 p. 100 des votants se prononcent pour l’indépendance.En janvier 1995, le président Snegur autorise l’attribution du statut de région autonome au territoire des Gagaouzes, minorité de turcophones chrétiens qui s’était proclamée indépendante en août 1990. En revanche, les négociations avec les séparatistes de Transnistrie piétinent.Le 1er décembre 1996, le président pro-russe du Parlement, Petru Loutchinski, ancien secrétaire général du Parti communiste, remporte le second tour de l’élection présidentielle, avec environ 53 p. 100 des suffrages. Il était opposé au chef de l’État sortant, le nationaliste libéral pro-occidental Mircea Snegur. Le nouveau président se déclare prêt à signer un mémorandum avec les autorités russophones de la Transnistrie, région qui a fait sécession en 1992 et où stationnent 6 500 soldats russes.Vie économiqueEn janvier 1992, les prix de la plupart des produits sont libérés. Une réforme fiscale instaure la T.V.A. Les autorités décident d’introduire une monnaie nationale, le leu moldave, afin de remplacer le rouble. En août, la Moldavie devient membre du F.M.I.En 1993, les progrès accomplis sur la voie de l’économie de marché valent au pays un franc soutien des institutions internationales. En mars, le Parlement adopte un plan définissant les orientations libérales pour la période 1992-1995: la première phase est axée sur la stabilisation de l’économie, la libération des prix et la réduction du budget de l’État. La seconde mettra l’accent sur la croissance, les privatisations, la réforme agraire, les infrastructures, le cadre légal de la vie économique, la protection sociale et l’ouverture vers l’extérieur. L’agriculture représente 40 p. 100 de l’économie du pays.En 1994, les autorités annoncent que les conditions prévues par la première phase du plan de réformes économiques sont remplies: les restrictions imposées au commerce extérieur et aux prix sont levées, l’inflation est maîtrisée, ce qui autorise une forte baisse des taux, et le cours de la monnaie est stabilisé.En 1995, la Moldavie achève la première partie de son programme de privatisations. À la fin de l’année, les 2 tiers de l’économie non agricole sont passés dans le secteur privé. Dans le domaine agricole, qui contribue à la moitié de la production nationale, les fermes collectives ont été démantelées, mais le gouvernement n’a pas autorisé la vente des terres.L’année 1996 s’achève sur de bons résultats économiques. La croissance reprend et l’inflation est maîtrisée. Le programme de privatisation est une réussite et l’activité du secteur privé entre pour 40 p. 100 dans la formation du P.I.B. Toutefois, le poids du secteur agricole, dont la privatisation est loin d’être achevée, reste dominant, et la population continue de payer chèrement le prix de la transition.Relations internationalesLe 7 septembre 1991, le Premier ministre roumain Petre Roman s’entretient avec Mircea Snegur. La Moldavie, constituée de territoires arrachés à la Roumanie et annexés par Staline en 1940, est peuplée aux deux tiers de roumanophones.Le 21 décembre, à Alma-Ata (Kazakhstan), 11 des ex-républiques de l’U.R.S.S., dont la Moldavie, entérinent la disparition de l’U.R.S.S. et adhèrent à la C.E.I., créée le 8 à Minsk (Biélorussie). Le rouble demeure la monnaie commune.Le 2 mars 1992, la Moldavie est admise à l’O.N.U.Le 21 juillet, les présidents russe et moldave signent un accord de règlement pacifique du conflit du Dniestr. L’accord prévoit l’octroi d’un statut particulier à cette région au sein de la Moldavie, et lui garantit le droit à l’autodétermination en cas de réunification de la Moldavie avec la Roumanie. Le 29, les forces de maintien de la paix composées de soldats russes et moldaves se déploient.Le 24 septembre 1993, la Moldavie signe un accord-cadre avec 8 États de la C.E.I, qui ouvre la voie à une union économique et monétaire.Le 10 août 1994, la Moldavie et la Russie concluent, à Moscou, un accord qui prévoit le retrait des troupes russes de Transnistrie, dans un délai de 3 ans. L’entrée en vigueur de l’accord est subordonnée à la normalisation des relations russo-moldaves.Le 28 juin 1995, la Moldavie devient membre du Conseil de l’Europe.
Encyclopédie Universelle. 2012.